«Nous visitons ces villes, comme on tournerait un grand livre d’histoire»
Arrivée à Palerme, où nous séjournerons jusqu’au samedi 11 octobre.
Située au nord-ouest de la Sicile, Palerme est une ville d’histoire : des Phéniciens aux Grecs, en passant par les Byzantins, les Arabes, les Normands ou les Aragonais, plusieurs peuples et cultures se sont succédés à Palerme jusqu’à son intégration à l’Italie en 1860. Ils ont légué à la capitale de la Sicile un patrimoine d’une étourdissante richesse, auquel la patine du temps a conféré une empreinte unique conjuguant décadence aristocratique et énergie populaire. Foisonnante et frénétique, profondément sicilienne et métissée, Palerme n’a rien d’une ville-musée. Il suffit d’arpenter ses ruelles et ses marchés grouillants de vie, au pied de ses palais, jardins cachés et églises pour s’en convaincre. Les Normands conquérants intelligents et éclairés, avaient encouragé et rendu possible une paisible cohabitation entre Grecs, Arabes et Francs. Un chef-d’œuvre parmi d’autres : au cœur du Palais des Normands fortification arabe du IXe siècle remaniée par les Normands au Moyen Âge (aujourd’hui parlement de Sicile), la Cappella Palatina XIIe siècle est l’un des sommets de l’art arabo-normand, qui a fleuri dans la Sicile médiévale. Entièrement recouvert de mosaïques à fond d’or, l’intérieur de la chapelle représente des scènes bibliques majeures aux côtés d’un Christ en majesté dans un style byzantin. Des muqarnas, typiques de l’art islamique, complètent l’ornementation exceptionnelle de cette chapelle, parfait exemple de syncrétisme artistique.
À 7 km au sud-ouest de Palerme, la Cathédrale de Monreale XIIe siècle, porte l’art de la mosaïque vers les sommets, littéralement, avec la plus grande icône byzantine du monde, représentant le Christ en majesté – 7 m d’écart entre les mains, visage de presque 4 m de haut –, scrutant la nef du haut de l’abside. Plus de 6 000 m² de mosaïques sur fond d’or, illustrant des scènes de l’Ancien Testament, recouvrent les parois intérieures de l’édifice, créant un ensemble d’une beauté étourdissante. Autres merveilles : les marbres polychromes d’un baroque flamboyant de la chapelle Roano, le trésor de Monreale et son cloître, avec ses arcades supportées par des colonnettes recouvertes pour certaines de mosaïques, mêlant harmonieusement les influences romane et arabe.
Selinunte est une ancienne cité grecque fondée en Sicile au VIIe siècle par des colons grecs. À son apogée, elle jouait un rôle commercial et culturel important sur tout l’ouest sicilien et était un avant-poste de la culture grecque en Sicile. De l’époque fastueuse, il est demeuré un parc archéologique d’une ampleur exceptionnelle, considéré comme l’un des plus imposant d’Europe. Divisé en plusieurs parties, il est constitué d’une acropole avec cinq temples et d’une colline orientale qui compte trois temples, une nécropole et un musée.
Celle que les Romains appelaient «Terme Selinuntine» est l’actuelle petite ville de Sciacca, qui semble plonger dans la mer. La ville révèle sa beauté dans le centre historique, qui conserve d’anciens bâtiments et un vieux quartier arabe avec un lacis de ruelles pentues et d’escaliers. Sciacca est célèbre pour l’industrie de la pêche et surtout la conservation de sardines et anchois, son port disposant d’une flotte de 500 navires, ainsi que pour la céramique peinte à la main selon une vieille tradition locale.
Fondée en 582 av. J-C par des Grecs, la colonie prend le même nom que le fleuve qui longe son site d’implantation. Le site est naturellement protégé par son relief très escarpé et par ses deux vallées, dominé au nord par l’acropole et la Roche d’Athéna. La ville, entourée par une muraille flanquée de tours carrées et percée de huit portes elles-mêmes fortifiées, aurait occupé les pentes inférieures du site laissant aux temples et sanctuaires les hauteurs et la terrasse dominant le confluent et la mer, à trois kilomètres.
La ville s’impose très vite comme l’une des colonies les plus brillantes et les plus prospères de l’Occident hellénique. Sa plaine très féconde lui assure une importante production d’huile d’olive et de vin, dont elle fait commerce dans le bassin méditerranéen, notamment avec Carthage.
L’apogée arrive avec Théron, victorieux des Carthaginois à la bataille d’Himère en 480 av. J-C : Agrigente s’embellit grâce à la main-d’œuvre capturée lors de cette bataille : au milieu du Ve siècle av. J.-C. La ville compte plus de temples qu’il n’y en avait sur l’acropole athénienne.
Diodore de Sicile, historien grec contemporain de Jules César premier siècle av. J-C écrira « La Ville d’Agrigente et son territoire était alors une des plus heureuses habitations qu’il y eut au monde […] Les vignes y étaient d’une beauté et d’une hauteur extraordinaire ; mais la plus grande partie du pays était couverte d’oliviers, qui donnaient une quantité prodigieuse d’olives, qu’on portait vendre à Carthage car en ce temps-là il y avait peu de plantations dans la Libye ; de sorte que les Siciliens tiraient des richesses considérables de Carthage par le commerce de leurs fruits. […] Mais rien ne marque mieux le luxe des Agrigentains et leur goût pour le plaisir, que les tombeaux ou les monuments dressés par leur ordre, ou les chevaux qui avaient gagné le prix de la course, ou même les petits oiseaux élevés dans les maisons particulières par de jeunes garçons ou de jeunes fille »
La construction de la villa romaine du Casale a débuté à la fin du IIIe siècle. Il s’agit d’une importante propriété d’un haut dignitaire de l’aristocratie du Sénat de Rome. Lieu de résidence, elle avait aussi une fonction politique et économique. Ses 3500 m² de mosaïques polychromes illustrent une grande diversité de sujets : scènes de chasse, jeux du cirque, mythologie, scènes de la vie quotidienne, etc. Ces mosaïques sont considérées par l’Unesco comme «les plus belles encore en place dans tout le monde romain», «exceptionnelles tant par leur qualité artistique que par leur inventivité et leur étendue».
Les jeux organisés à Rome en 320, avaient été spectaculaires et étaient restés fameux : il se peut que les scènes particulièrement réalistes de la Grande Chasse aient été inspirées par cet événement. Le site est identifié dès 1812 mais les premières recherches sérieuses ne commencent qu’en 1929. Au début du XXIe siècle, les travaux de fouille sont toujours en cours, sous la direction de l’université La Sapienza de Rome.
Syracuse, située sur la côte sud-est de l’île, est une ville antique imprégnée de culture et d’histoire. Fondée par des colons grecs de Corinthe au VIIIe siècle av. J.-C., elle est rapidement devenue l’une des villes les plus puissantes de la Méditerranée. Réputée pour sa position stratégique, Syracuse a étendu son influence à travers la Sicile et au-delà, défiant même l’expansionnisme de Carthage. Outre son rôle politique majeur, la ville fut un centre commercial florissant et un foyer de l’art et de la philosophie dans l’Antiquité, dont témoigne encore son riche patrimoine architectural. Au Ve siècle av. J.-C., Syracuse a été le théâtre de conflits majeurs, notamment la guerre du Péloponnèse entre Athènes et Sparte. Elle a également connu l’émergence de figures marquantes telles que le savant Archimède. Conquise par les Romains en 212 av. J.-C., Syracuse a continué à prospérer en tant que centre culturel et économique de la Sicile. Au fil des siècles, elle vivra des périodes de déclin et de renaissance, passant sous la domination de diverses puissances, y compris les Byzantins, les Arabes, les Normands et les Espagnols.
Le baroque sicilien est une forme spécifique d’architecture baroque apparue dans l’île aux XVIIe et XVIIIe siècles. Ce style voit le jour après le tremblement de terre de 1693, qui imposa de reconstruire un grand nombre de bâtiments. De jeunes architectes, dont beaucoup avaient été formés à Rome, trouvent en Sicile un terrain idéal pour reproduire un style plus sophistiqué : palais, églises, escaliers, balcons combinent monumental et élégance. Les villes du baroque tardif de la vallée de Noto représentent l’apogée et l’épanouissement final de l’art baroque en Europe. Des nobles en perte d’influence seront les mécènes de ces réalisations.
Située dans une région où abondent amandiers et oliviers, à 32 km au sud de Syracuse, Noto est une ville à l’architecture extraordinaire, qui évoque un immense décor de théâtre. Le centre a la particularité d’être entièrement baroque tardif. On y compte pas moins d’une vingtaine d’églises et d’une dizaine de palais.
Ragusa occupe un site exceptionnel, cerné par un ravin. D’un côté s’étend la ville supérieure, rebâtie avec magnificence au XVIIIe siècle, de l’autre Ragusa Ibla, qui conserve ses ruelles enchevêtrées et ses vieilles églises : cet alliage mi-baroque mi-médiéval constitue une des particularité de la ville.
Perchée sur un éperon rocheux à 15 km de Ragusa, Modica a gardé de très beaux monuments baroques, elle compte une centaine d’édifices religieux. L’urbanisme du XVIIIe siècle atteint ici des sommets : d’interminables escaliers relient la ville basse à la ville haute, comme la Scalinata de San Giorgio, dont les 235 marches mènent à la cathédrale.
Ortigia est la petite île sur laquelle se trouve le centre historique de Syracuse, reliée au reste de la ville par un pont. Depuis l’âge de bronze, Ortigia devient une plaque tournante pour les échanges commerciaux et culturels qui furent très importants pour les Grecs, les Romains, les Byzantins, les Arabes et les Espagnols. Outre les lieux qui la rendent si séduisante en raison de sa belle architecture baroque, il règne dans le centre historique une atmosphère particulière qui est difficile à décrire. L’île est petite, elle se parcourt à pied à travers un labyrinthe de rues romantiques et de places raffinées. Les principaux sanctuaires de la ville antique, dont un temple d’Athéna aux VIIe / VIe siècles av. J.-C., y furent construits. Par la suite, une cathédrale fut édifiée sur leur emplacement. Nous pouvons encore admirer les vestiges du temple d’Apollon, la Fonte Arthusa ou encore le château Maniace.
Fondée en 729 av. J.-C. par des colons chalcidiens de la cité voisine de Naxos, Catane contribue à l’épanouissement civilisationnel de la Grande – Grèce (Magna Grecia en latin) mais subit de nombreuses catastrophes géologiques : elle est presque intégralement détruite par un tremblement de terre dévastateur en 1169 ; aux prémices de la Renaissance elle fut l’un des foyers culturels, artistiques et politiques les plus importants d’Italie, et la première université de Sicile y fut fondée en 1434. La ville sera reconstruite avec panache par l’architecte Giovanni Battista Vaccarini consécutivement au désastreux séisme qui ébranle la Sicile du Centre en 1693. Elle a donné naissance aux compositeurs Vincenzo Bellini et Giovanni Pacini. Sa configuration actuelle est la conséquence de la reconstruction quasi-totale commencée à la suite des catastrophes de la fin du XVIIe siècle. La ville offre à ce titre un témoignage exceptionnel de l’exubérance de l’architecture baroque tardive ayant cours à cette époque, et son centre historique figure sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
L’université continue à jouer un rôle majeur dans la vie intellectuelle de la ville et participe à son dynamisme. Désormais capitale économique de la Sicile en raison de sa situation géographique privilégiée dans la plaine fertile au sud de l’Etna, elle demeure le premier marché agricole de l’île. Le centre est un entrelacé de ruelles de suie, ourlées de palazzi et d’églises baroques. La Cathédrale de Sant’Agata dans ses nombreuses reconstructions et réfections, a amalgamé tous les styles architecturaux qui se sont superposés au cours des siècles. Sa façade est l’œuvre la plus majestueuse du baroque de Giovanni Battista Vaccarini, qui l’édifia en 1736. Les différents quartiers sont le témoignage des différentes périodes historiques : l’église du quartier de Monte Po témoigne de la période byzantine, le quartier des « mûriers blancs » rappelle la conquête arabe, tandis que le quartier de la noblesse est normand.
Destination touristique prisée, riche d’un patrimoine historique, culturel et archéologique, Taormina est perchée à 200 m, offrant une vue magnifique sur la mer en contrebas et sur l’Etna. La cité antique occupait la colline septentrionale, la ville médiévale et moderne s’étend plus au sud. De nombreux vestiges antiques subsistent, notamment le Naumachia, le théâtre antique et les restes de l’odéon romain. Il subsiste également des
vestiges épars d’habitations, de l’enceinte des remparts, d’un aqueduc avec réservoir (dit Piscina mirabile), de thermes près de l’église Saint-Pancrace, elle-même construite sur un temple hellénistique. Le théâtre antique gréco-romain se trouve près du centre-ville, à l’est du promontoire. Il est l’une des ruines les plus prisées de Sicile en raison de sa remarquable préservation et par la beauté de son emplacement. Il est construit en grande partie de
briques et date donc probablement de l’époque romaine même si son plan et sa disposition sont plus d’influence grecque que romaine. Ce théâtre est l’un des plus importants du monde antique, creusé dans la roche, de forme classique, sorte de gigantesque coquille face à la mer.
Isola Bella est une petite île située à Taormina. La courte distance qui la sépare du rivage s’annule parfois lors des marées, donnant alors à l’île un statut de presqu’île. Elle est aussi appelée la Perle de la Méditerranée. En 1998, elle fut déclarée Réserve naturelle et depuis elle gérée par le WWF.
Le village Castelmola a gardé sa structure médiévale, avec ses ruelles pavées pittoresques, au pied des vestiges du château normand qui de sa terrasse domine la côte à 530 mètres d’altitude. Le cœur de Castelmola est la place Piazza Sant’Antonio. On peut y visiter la cathédrale, dédiée à Saint-Nicolas de Bari (reconstruite au XXe siècle), les ruines du château (XVIe), l’église San Giorgio qui remonte au XVIIe siècle. Depuis le village, on peut rejoindre à pied le Mont Venere (884 mètres d’altitude) en près d’une heure.
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